L'enluminure est une peinture ou un dessin exécuté à la main qui décore ou illustre un texte, généralement un manuscrit. Les techniques de l'imprimerie et de la gravure ont fait presque disparaître l'enluminure. Toutefois, il existe quelques livres imprimés qui en sont ornés.
Le terme « enluminure » est souvent associé à celui de « miniature ». L'enluminure tantôt se mêle au texte et tantôt s'en éloigne, au point même, parfois, de ne plus entretenir aucune relation avec lui. On peut établir différentes distinctions : scènes figurées, compositions décoratives, initiales ou lettrines, signes divers.
La technique de l'enluminure comporte trois activités : l'esquisse, le mélange des pigments de couleurs avec la colle animale et le coloriage par couche.
L'enluminure n'est pas, comme le veut une idée reçue, que la simple lettrine (la lettre mise en couleur) par les copistes en début de chapitre ou de paragraphe, permettant ainsi de saisir facilement la structure du texte.
Sur le plan matériel, un ouvrage écrit comporte un texte dont les caractères ont une forme : lorsque l'écriture a une fin esthétique, on parle de calligraphie. L'étude des écritures anciennes est l'objet de la paléographie.
L'enluminure tantôt se mêle au texte et tantôt s'en éloigne, au point même, parfois, de ne plus entretenir aucune relation avec lui. On peut établir les distinctions suivantes, tout en notant leur caractère arbitraire, les artistes mêlant volontiers les genres :
Volumen et codex
Les premiers manuscrits enluminés sont les ouvrages de l'Égypte pharaonique, constitués de papyrus et en forme de rouleaux plus ou moins longs. Le Livre des morts d'Ani (British Museum) mesure 24 mètres, et le manuscrit de Turin environ 58 mètres.
Ici, il ne sera question que de l'enluminure occidentale, telle qu'on la trouve principalement sur le parchemin.
On appelle volumen le livre formé d'une feuille unique faite de plusieurs feuillets cousus à la suite les uns des autres, et enroulée sur elle-même ou sur un bâtonnet de bois. Le mot vient du latin volvere, rouler, enrouler.
Le codex est un livre à pages cousues, qui apparaît au IIe siècle. Il représente un progrès remarquable par rapport au volumen :
Néanmoins, le codex ne fait pas disparaître le volumen enluminé. Ainsi, dans l'abbaye Saint-Bavon de Gand, un volumen datant de 1406 et comportant une belle enluminure historiée est conservé. Mais généralement les rouleaux tardifs ne sont pas enluminés : ils sont utilisés pour des généalogies, des chroniques, des inventaires, des pièces de procédure, etc.
Le papyrus est très fragile et boit facilement l'encre et les couleurs. Le parchemin est beaucoup plus résistant et offre plus de possibilités à la création artistique du fait qu'il supporte mieux l'action chimique des encres et des couleurs.
Le parchemin le plus apte à recevoir un texte calligraphié et enluminé est préparé à partir de peaux d'animaux maigres, comme le mouton et la chèvre. Dans les périodes de grande production, liées à l'essor des universités dans les villes, les différentes étapes de la fabrication sont confiées à des corps de métiers spécifiques : mégisserie, chamoiserie, et parcheminerie.
Le plus beau parchemin est le vélin qui désigne les peaux des animaux mort-nés (veau, agneau, chevreau). Les manuscrits sur vélin étaient les plus rares et les plus chers. De nos jours encore, le vélin de veau est le seul support utilisé par les Juifs pour copier la Torah. Le mot désigne aussi un papier à lettre de haute qualité (par exemple le vélin d'Angoulême).
Dans le codex, les lignes étaient ensuite tracées au stylet à espaces réguliers, sur toute la page. La trace en reste visible. Le texte était ensuite copié en réservant des espaces pour les titres, les initiales et les images. On trouve encore dans les marges de légères ébauches de lettrines ou d'images destinées aux artistes.
Les couleurs sont obtenues à partir de produits végétaux, animaux et minéraux :
fleur de safran
cochenilles
coquillages, foies d’animaux, urine, lapis-lazuli et parfois, les peintres peuvent utiliser de la graisse animale. Cela permettait d’obtenir un mélange flasque et visqueux. C’était la meilleure façon pour eux d’obtenir un mélange qui résistait au grand froid. La graisse animale était surtout de la graisse de mouton ou d’agneau car c’était celle qui était la plus dense. Les étapes :
pour plus d'info sur les teintures http://lesfilsdutemps.free.fr/tincto.htm
On utilisait des liants et des colles pour permettre à la couleur d'adhérer sur le parchemin: colles de poissons, blanc d'œuf (auquel on ajoute de la poudre de clou de girofle pour assurer la conservation), résines, gommes (surtout la gomme arabique), etc.
Les couleurs se mélangent très mal, et souvent ne se mélangent pas du tout. L'artiste travaille « ton sur ton » après séchage, et joue avec les liants pour obtenir les nuances à partir d'un même pigment.
Jusqu'au XIVe siècle, avec l'apparition de la gouache, la peinture est obligatoirement cernée d'un trait d'encre dessiné à la plume.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021